Cage d’intérieur ? Enclos de sécurité ? …mais je ne veux pas enfermer mon chiot !

     – « Liova a encore hurlé une bonne partie de la nuit et cela fait 3 jours qu’elle est chez nous »
     – « London a sali la voiture car il était malade en le ramenant à la maison »
     – « Loustic fait ses besoins partout et surtout sur le tapis du salon »
     – « Canaille a arraché la tapisserie et rongé le coin d’un meuble »

Stop ! La liste pourrait être longue encore.
Saviez-vous que vous auriez pu éviter tout cela ?
Ah bon ? Comment ?
Réfléchissez un peu… Pour ceux qui ont eu des enfants, les laissiez-vous seuls ou sans surveillance lorsqu’ils n’avaient qu’un ou deux ans ? Vraisemblablement non.

Le chiot est un bébé. Il vivait jusqu’alors dans un endroit sécurisé, bien organisé pour lui et sa fratrie, bien organisé aussi pour éviter au maximum les dégâts dans l’habitation de son éleveur.
Il arrive chez vous et découvre un nouvel environnement… avec plein, plein de choses nouvelles à explorer, goûter, mâchouiller. Cette exploration de tout ce qui l’entoure est tout à fait normale et signe sa bonne santé.
Le chiot n’a pas conscience des dangers potentiels qu’il encourt et tout ce qu’il peut attraper vous appartenant ne sont qu’objets de découverte et distraction pour lui. Il n’a pas la notion d’interdit.
Alors… tout comme pour les petits enfants, nous allons parler d’abord de SÉCURITÉ.

La CAGE ou NICHE :    

Cage… quel vilain mot ! Chez moi il n’y a que des NICHES de transport ou d’intérieur. L’utilisation d’un mot plutôt qu’un autre, ce n’est pas anodin. Le mot « cage » symbolise l’enfermement, la prison. Au contraire, le mot « niche » fait penser à REFUGE, TANIERE.
La niche va rendre de grands services pour :
  –  Le transport en voiture
  –  L’apprentissage de la propreté nocturne
  –  Emmener son chiot chez des amis, au restaurant…
  –  Mettre son chiot à l’abri et en sécurité lorsque nécessaire
  –  Le mettre au calme pour une sieste dans la journée

Comment lui faire aimer la niche ?

 

Si votre chiot n’a pas été habitué chez l’éleveur (c’est plutôt rare), il suffit de mettre des choses intéressantes dedans et le laisser y pénétrer seul : friandises, jouets ou son repas suffiront à l’attirer. Fermez la porte de la niche et rouvrez-la avant que le chiot ne s’intéresse à cette porte qui le retient. S’il est bien fatigué après une partie de jeu ou une promenade, il acceptera plus facilement d’y dormir. Vous pouvez aussi y mettre un vêtement que vous avez porté. N’ayez surtout pas le sentiment de l’enfermer. Dites-vous au contraire que vous lui faites découvrir son nouveau refuge, son dodo, l’endroit où personne ne l’ennuiera.

En pratique :

1) Les premières nuits… dans sa niche mais près de vous !
La niche est l’outil magique qui va permettre à votre chiot de dormir apaisé par votre présence et vous aussi vous allez bien dormir ! Cependant votre chiot, s’il a la vessie pleine, ne va pas encore pouvoir se retenir toute la nuit mais vous allez l’entendre (remuer, gémir ou gratter…), parce qu’il est près de vous, lorsqu’il aura envie de faire son pipi. Ne le faites surtout pas attendre et portez-le très vite jusqu’à l’endroit où il pourra se soulager. Il finira ensuite sa nuit dans sa niche.
Attention ! Ne le plaignez pas d’être enfermé, votre état d’âme, vos émotions pourraient le perturber et il finirait par en jouer à son profit ! Ne lui parlez pas ou à peine s’il a du mal à se rendormir.
Ne craignez pas qu’il s’habitue à dormir dans votre chambre si vous ne le souhaitez pas. Sa référence, c’est sa niche, bien confortable. A partir du moment où votre chiot dormira toute la nuit sans se réveiller, vous déplacerez la niche progressivement jusqu’à l’emplacement où il devra dormir plus tard. Elle restera fermée la nuit encore plusieurs semaines ou plusieurs mois, puis la porte pourra rester ouverte si vous le souhaitez. Croyez-moi, cette méthode fonctionne avec succès si vous ne brûlez pas les étapes. Oubliez tous les mauvais conseils que des personnes bien intentionnées vous donneront sûrement, dans le genre « ne le mettez pas dans votre chambre et laissez-le crier, il finira bien par se calmer ».

2) En voiture :
Tout le monde est attaché dans la voiture et les objets transportés ne doivent pas être projetés en cas de choc. Le chien doit donc être attaché ou dans une niche lui aussi. La niche de transport, celle dans laquelle il dort la nuit, servira aussi pour le transport en voiture. Que des avantages ! Elle peut être placée là où il y a de la place (et fixée). Si le chiot est malade ou crotté après une promenade, vos sièges resteront propres. Il sera rassuré aussi parce qu’il connaît sa niche, elle est son refuge.
Si votre chiot a mal supporté le voyage d’arrivée chez vous (le stress du grand départ), il faudra peut-être rendre cette niche très intéressante quand elle est dans la voiture : sans mettre le moteur en marche, lui donner son repas, ou des friandises, un jouet distributeur de friandises ou à ronger, etc… Puis peu à peu, mettre le moteur en marche, faire un tour de quartier, l’emmener pour une belle balade…

3) Chez les amis, à l’hôtel…
Votre chiot n’est pas encore propre ? Il touche encore à tout ? Ce n’est pas une raison pour ne pas l’emmener avec vous le plus souvent possible. Lorsque vous ne pourrez pas le surveiller, vous le mettrez dans sa niche, près de vous. Votre chiot sera au calme, en sécurité et vos amis vous remercieront d’avoir su contrôler la tornade qui risquait de mettre leur intérieur sens dessus-dessous.

Son espace de sécurité :

Le parc intérieur, zone de sécurité. Tout est dit : « SÉCURITÉ » avant tout ! Mettre en sécurité votre chiot lorsque vous ne pouvez pas le surveiller ou lorsque vous vous absentez, c’est aussi mettre en sécurité votre intérieur pour ne pas vous énervez en constatant les dégâts à votre retour.

Certes, votre chiot doit apprendre à vivre dans votre intérieur, sans démolir tout ce qui s’y trouve et sans faire ses besoins partout. Mais il ne peut savoir instinctivement ce qui est bon pour lui ou non, ce qu’il a le droit de mâchouiller, d’avaler ou non. Cela résulte d’un apprentissage, qui vous demandera du temps, de la disponibilité, de la bienveillance, de la patience. Quelques mois seront nécessaires avant de pouvoir faire confiance à votre chien.
Il vous faudra donc vous organiser pour que cette période un peu difficile se passe le mieux possible, sans énervements… inutiles.
Votre chiot apprendra ainsi à faire ses besoins dehors, progressivement (vous le féliciterez beaucoup, à chaque fois). Cependant vous ne serez pas toujours présent pour le sortir ou vous ne regarderez pas votre chiot au bon moment… ce moment furtif où il vous dit par son attitude qu’il a un besoin pressant, et vous découvrirez souvent une flaque ou un petit souvenir.

Un chiot de 2 à 3 mois, il ne faut pas le quitter des yeux… comme du lait sur le feu !
L’espace de sécurité est l’endroit où vous mettrez votre chiot lorsque vous ne pourrez pas le surveiller. Il ne doit pas pouvoir en sortir de lui-même, il y trouve une zone de couchage, à boire, des jouets d’occupation et, s’il doit y rester quelques heures ou s’il est encore très jeune, un journal pour y faire éventuellement pipi. Cet espace peut être un parc, une grande cage grillagée ou toute autre zone fermée.

Une grande cage grillagée pliante est également adaptée comme espace de sécurité, surtout pour un chiot qui pourrait passer par-dessus un panneau grillagé. Il faut que cette cage soit suffisamment grande pour y loger un coin sommeil et un coin « pipi » si le chiot est très jeune.
La cage grillagée peut servir aussi de niche. Mais dans ce cas elle ne sera sécurisante que si elle est placée dans un recoin ou recouverte partiellement d’une toile : dans une cage ouverte de tous côtés le chien devra être vigilant et surveiller tout ce qui se passe autour et aura alors plus de mal à s’apaiser.

Lorsque votre chiot est dans son espace privé, il doit s’y sentir en sécurité, ne pas être dérangé par des enfants, ne jouez pas avec lui. Ignorez-le. Il doit apprendre à s’occuper seul ou dormir.
Pour l’aider à accepter cet isolement, donnez-lui des jouets distributeurs de friandises, des choses à ronger (nerf de bœuf…).
Lorsque vous rentrez du travail ou que vous êtes de nouveau disponible pour votre chiot, sortez-le de cet espace (sortie « pipi » d’abord) pour qu’il apprenne à vivre avec vous, en respectant les règles de cohabitation que vous lui apprendrez jour après jour.
L’espace de sécurité est aussi un excellent moyen pour apprendre à votre chiot à supporter de rester seul.

 

 

L’espace de sécurité est prêt pour l’arrivée de bébé Lyloo. En attendant, il a été testé et adopté par Yeti…

 

 

 

 

 

 

Pour un chiot de grande race, on peut limiter l’espace dédié au chiot par des éléments de clôture.

 

 

 

Attention cependant à ne pas exagérer : votre chiot ne devrait pas passer toutes ses journées dans ce parc. Accordez-lui beaucoup de temps, tous les jours, pour lui apprendre à vivre avec vous tout en respectant votre intérieur.

Simone, janvier 2016